Un rêve . . .

 Aujourd’hui j’ai rêvé de toi, un songe dans lequel tu tenais enfin ta place légitime. Tu étais au centre et le monde continuait de tourner, seul le sens des Hommes avait changé. Les gens biens n’étaient plus ceux qui d’ordinaire le revendiquaient éhontément, mais ceux qui en actes et en paroles le méritaient sincèrement et honnêtement.

Leur apparence ne s’appréciait plus comme d’ordinaire, les hommes voyaient avec leur cœur, leur ego volatilisé n’exerçait plus de pression, ni sur eux ni sur les autres.

 

 

C’est le songe d’une nuit.

 

Les rêves semblent justes. ils nous investissent complètement, tout affronter, tout donner, ne jamais se retenir

Alors souvent, c’est trop effrayant, trop douloureux, trop fatiguant. Alors, les mots, les images, les idées restent à l’intérieur, pourrissent lentement, se regardent mourir en me haïssant.

 

Je t’aime de tous mes seins, je voulais dire mon coeur mais mes seins sont plus gros.

Elle veut te voir très souvent, elle te parle déjà d’un week-end dans une capitale européenne, elle te présente à ses amis, elle t’a même offert un joli bracelet, tu reçois des mots doux dès qu’elle se lève, elle te donne des petits surnoms mignons, elle n’a que des compliments… Puis un jour sans véritable raison au mieux elle te téléphone pour te dire qu’elle s’est remise avec son ex ou au pire elle ne répond même plus à tes messages.

 

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Des récits comme celui-la, nous en avons tous entendu des centaines, des hommes et des femmes complètement désemparés de se retrouver du jour au lendemain devant une personne différente de celle qu’il avait quittée la veille après une bon dîner ou une bonne soirée, un joli voyage ou une courte escapade. Qu’est qui a bien pu se passer pour un changement d’attitude aussi radical ?! On n’a beau se triturer le cerveau, on ne comprend pas. Mais pourquoi il ou elle a changé d’avis si brusquement ?! Il peut y avoir plusieurs raisons, parfois même des sincères, un proche mourant, une maladie fulgurante, la fin du monde… Mais la plupart du temps ce ne sont que des spécialistes du Space Mountain sentimental. Avec eux, ça part à 400, tu n’as pas le temps de dire “peut-être” qu’ils sont déjà à Rome pour les plus “saint-d’esprit”, devant l’autel pour les plus abrutis.

Il n’y a pas de précautions à prendre ou de recettes miracles  pour les éviter…

Nous en sommes tous là un jour, une fois victime ou le lendemain bourreau, héros d’un John Gray (égo) et autres Beigbeder.

 

Vois tu Lydie, la différence entre « Saloperie de la vie » et « être Humain » ?  Non, moi non plus !

 

michaelrecycles-positivelynoteworthy-jaclynIl y a la jeune fille pure qu’il coince après une boom.  Puis la jeune étudiante au sourire angélique qui est saoule dès qu’elle a bu deux tequilas rapido, celle-là, il la présente à ses parents. Un peu plus tard, la stagiaire ou la jeune recrue fraîchement diplômée et ses petites joues toutes roses, il a envie de lui faire un bébé. Vers la trentaine, il a bien profité, il regarde l’amie de sa soeur, celle qui est assise qui parle doucement et qui n’a pas eu trop d’amants.

Il y a la petite brune qui répond effrontément au prof d’anglais, celle qui bastonne les garçons qui porte des doc Martens. La fille qui arrive les cheveux en pétard dans l’amphi qui sent encore la vodka de la soirée infirmières de la veille. Face au patron, assise les jambes et le décolleté incendiaire, cette jeune femme très sexy mais sans doute un peu conne, celle qui ne peut que coucher pour réussir. Puis il y a la Milf, la Cougar, la Piranha… j’en passe … Ça c’est ce sont les mauvaises filles d’après toi.

 

Si tu savais comme les apparences sont trompeuses, si tu savais ce qu’est capable de faire à ton meilleur ami ta soi-disant “fille bien” et a contrario tout le bonheur que pourrait lui donner une “mauvaise fille”. 

 

Tu ranges les filles ainsi et par mépris. Vive Duff !

 

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Stret

Je vole, roule, me relève, superbement. Les oreilles des badauds résonnent encore du bruit des pneus sur le bitume lorsque leurs yeux s’emplissent de stupéfaction. Ils s’arrêtent. L’homme qui a manqué de me tuer est d’abord rassuré de constater que je me dirige vers « ma board » sur mes deux jambes. Puis, se remémorant mes deux gracieuses secondes dans l’espace, il plonge dans un lac d’admiration ; la sincérité avec laquelle il me dit vous êtes vraiment super bien tombé, vous auriez du voir ça. Je n’ai pas le coeur de répondre « ta gueule super bien tombé, c’est limité à trente ici, vous déboulez comme ça ». En vérité, j’ai beau faire, je ne suis pas de ces personnes qui méprisent ceux qui les admirent. Je souris modestement, et dis : « y pas d’mal ». Simplement ya pas d’mal. Et tandis que je m’éloigne sur « ma board » en tremblant, j’ai conscience d’offrir un joli souvenir à l’imprudent qui ne le méritait pas (mais que voulez-vous). Plus tard, à l’heure où ses enfants lui demandent de mimer une dernière fois la chute incroyable, car il est l’heure qu’ils aillent au lit, je reviens à l’angle de la rue Félix Faure  et de la rue Baraban. Et moi au petit matin, je ramasse mes peurs, je m’assieds sur le trottoir pendant un long moment. Enfin, je prends des mesures en vue l’installation d’une plaque commémorative qui portera cette inscription : ci ne gît pas David.

 

C’est quand tu me serres à peine que tu me malmènes…

Hier, Marie m’a effleuré de ses doigts désormais livides. Tel un baiser d’adieu, m’a porté à ses lèvres comme elle l’avait déjà fait une seule fois auparavant, quand elle réfléchissait intensément ou se perdait dans les tendres rêveries qu’elle ne connaissait désormais plus. Elle aimait souvent me mordre légèrement; j’en ai gardé les traces sur les bras.

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Hier, dans sa main, je remplissais mon rôle, j’étais son objet dévoué, répondant exactement comme je le faisais depuis toujours au moindre de ses mouvements. J’écrivais avec une précision parfaite tout ce qu’elle ressentait. Obéissant à chacun des ordres qu’elle me donnait, d’un simple geste de la main. A deux reprise, elle m’a guidé jusqu’à son oreille pour que je replace une mèche de cheveux. J’aimais me perdre dans ses cheveux châtains. (oui, j’embéllis les détails, certes supercielles, mais je les ai perçus ainsi, vécu de tendresse et de douceurs appréciés.)

Hier, quand elle en eût littéralement fini avec moi, elle m’a négligemment abandonné. Elle s’est retournée, a saisi la corde avec ces même doigts qui me m’accusais d’absence si souvent. Je regardai sans pouvoir bouger, impuissant. Je la voyais monter sur le tabouret, saisi d’effroi. Je ne pouvais lever la tête pour voir l’intégralité de la scène et depuis, je reste là, à contempler ses doigts qui me semblent encore trembler parfois et les jambes pendantes.

Hier, c’est avec moi que Marie a écrit sa dernière lettre. Cette lettre d’adieu. Son encre noire avait tracé ses derniers mots. Le contenu est intime. Je n’ai jamais su lire, seulement « écrire » et je regrette de ne pas comprendre ses raisons. 

Je ne sais pas non plus ce qu’il adviendra de moi. Peut-être suis-je condamné à mourir avec elle…

 

La terreur me réveille et je suis en vie. Je vais bien et la situation n’a pas changé. J’ai encore le goût amer de la nuit dans la bouche et la tête éclatée par les visions d’horreur. Cependant, la réalité n’est pas si loin.

 

Revoir

Son regard dans le mien, je ne doute de rien.

On se vois peu mais on en crève d’envie. Alors on dit non et par derrière, on dessine des plans.

Sans faire exprès.

Juste parce que derrière nos affirmations, nos désirs étouffés continuent leur oeuvre en souterrain.

 

 

On dit non et comme par hasard, on se retrouve encore l’un en face de l’autre. On guette l’accident, le dérapage incontrôlé, un simple baiser.

Et on a même l’audace d’en jouer. Courir, se serrer, dans l’appartement, où que tu ailles,

Je prends le risque de perdre du temps de rater l’occasion. Parce que j’ai l’assurance que nous voulons la même chose. Avec la même force.

Car malgré toutes les indisponibilités, toutes les impossibilités, tous les malentendus,

je sais une seule chose, mais je le sais avec force, je l’apprécie. Autant que je la désire.

C’est ce qui me permet de tenir l’illusion que nous voulons la même chose.

Son regard dans le mien, je ne doute de rien.

 

je ne doute de rien.

Il était une fois…

 

Assis à la terrasse d’un café, elle contemplait une foule d’ombres pressées dans le calque d’un soleil radieux. Un halo blanchâtre accompagnait les voitures sous les reflets brillant du soleil. elle trouvait l’instant parfait.  « La vie finalement, c’est assez simple !, se disait-elle, C’est là, maintenant, dans ces minutes bousculées, dans ce quotidien soudainement agité ».

 

Habillée de bleu, seul son visage blanc ressort.

Aujourd’hui, elle boude, elle pense, elle réfléchit.

La tasse de thé est brûlante entre ses paumes, elle est triste mais ne pleure pas.

Cette entrevue est un soulagement, elle voulait depuis plusieurs jours me dire qu’elle souffrait d’une situation insupportable.  L’absence.

Marie a 22 ans, pèse 50 kg pour 1m66, son sourire apaise nos coeurs, sa colère alourdie notre culpabilité.

Marie est en bonne santé pourtant son visage porte une grimaçe, émacié, son regard est triste.

Elle ne font pas illusion, aujourd’hui.

Marie ferme les yeux… Au propre et au figuré.

 

Elle se leva, titubant, bousculant les tables voisines, et disparut dans le décor sombre de la ville.

 

J’entendais des ricanements, je sentais le regard des tables voisines qui cherchaient une complicité dans la moquerie. Mais, je ne me sentais pas comme eux. Je me sentais plus proche d’Elle. Elle n’était qu’une demoiselle à la terrasse d’un café qui traversait une foule d’ombres pressées dans le calque d’un soleil radieux.

 

Peut importe mon égo, c’est le sien qui compte avant tout. Le dialogue est établi et cela se rétabli.

 

 

Souvenirs

Hier j’ai marqué des temps d’arrêt, pour continuer à rêver en somme.

 

Dans la semaine, machinalement, je me suis surpris à faire de même dans mon quotidien. Il m’arrive de plus en plus de marquer des temps d’arrêt, de faire le point, de contempler deux secondes une situation, une image qui se présente à mon regard. La mécanique est toujours la même. S’arrêter, profiter, regarder profondément, graver dans son esprit, apprécier, se souvenir qu’on a de la chance de vivre cet instant, cligner des yeux, repartir.

 

 

j’ai gravé beaucoup d’images dans mon esprit, ai beaucoup souri et ai stocké pour longtemps des scènes de ma vie qui évolueront avec moi. Rien ne sera précis, rien ne sera exact mais tout sera chargé d’émotion quand le temps viendra de se les remémorer. Après tout, les meilleurs souvenirs ne sont-ils pas ceux que l’on peut travestir ?

Une fumée, un parfum, un rêve…

 

La fumée me submerge et je m’enfonce dans notre monde. Ce moment n’appartient qu’à nous. Nous n’avons à le partager avec personne. La fumée qui m’entoure, l’envie de rester là et de ne plus penser, de juste profiter de ce bref moment de paix et de douceur avant que la vie défile encore plus vite…Ce moment là je me l’accorde. Je m’autorise, l’espace de quelques secondes, à ne plus être qu’avec elle. J’entends sa voix qui monte à mes oreilles et le rythme cardiaque qui s’accélère. 

 

 

 

Finalement, cette rencontre nocturne imprévue me plaît terriblement. J’y vois vraiment du plaisir. A quoi bon être raisonnable ? Ma tête ressort de la fumée et j’inspire une bouffée d’air saturé de son délicat parfum. Je sais que mes poumons n’apprécient aucunement ce type d’air, mais cette fois-ci je m’en fiche. C’est une bouffée que je savoure. Je ne sais pas pourquoi, elle a une saveur particulière, comme si c’était le début de quelque chose de plus important. Peut-être que ça l’est.

On verra, un jour peut être

 

Mais je ne fume pas.