Michelin Wild Run’R 1,40

Je me définis comme un sportif non sado-maso concentré sur une valeur menacée: la santé physique et mentale. Rien de ce qui est proposé aujourd’hui dans les sports sous licence ne ressemble de près ou de loin à mes aspirations de loisirs, d’adrénaline et de nature.

Alors parlons Vélo.

Pourquoi transformer un VTT en vélo de route ?
Les usages se modifient en fonction des besoins… Plus de kilomètre en ville (bitume) que de hors piste. Alors passage au stand pour chausser les slicks.

A
http://velo.michelin.fr/pneus/michelin-wild-run-r#desc
Pneu idéal pour s’entraînement sur asphalte en VTT. Ce pneu doit être monté avec une chambre à air MICHELIN C2 (ou équivalent). Dimensions 26 x 1.40 (35-559) –  420 g

Un rendement de fou, le pneu gonflé à bloc 3 bars pour ma part ce qui est pleinement suffisant  – maxi 6 bars d’après les inscriptions sur le flan du pneu –  on sent toutes les aspérités de la route mais quelle plaisir sur route sèche et bitume lisse !
Ca avance presque tout seul, on garde une inertie importante et il permet d’atteindre d’excellente vitesse, ça défile vite.

B

Au premier tour de roue, la différence est pleinement notable, plus de résistance des crampons des pneus All Mountain et la distance en roue libre est nettement allongé.
Attention cependant sur route humide, le pneu étant entièrement lisse, il n’y a aucune accroche sur le bitume mouillé, gare aux dérapages, quoi que c’est assez amusant… Sauf en cas de freinage d’urgence. Le pneu semble avoir une bonne résistance, une bonne tenue malgré les très mauvais traitements de ma part.

C

Bien souvent en dehors du tapis d’asphalte, le pneumatique n’absorbe aucune vibration, la suspension saute et déséquilibre l’ensemble du vélo proportionnellement à la vitesse. Mes coudes s’en souviennent encore.

Je souhaite à tout le monde, même à mon pire ennemi, de connaître d’une façon ou d’une autre le sentiment des heures et des jours qui suivent. On parle d’être « hors du temps » et ce n’est pas une image, je me souviens d’être sortie de ma bulle, à plusieurs reprises, en étant incapable de dire s’il s’était écoulé une heure ou cinq. J’allais dire que ce sentiment est sans doute celui qu’on expérimente aussi en dessinant, en jouant ou en se baignant…

Les décisions prises assis ne tiennent pas toujours debout.

Je m’assis dans ma Dada_Mobile_SW et fis tourner le volant distraitement entre mes doigts, appuya sur la pédale d’embrayage, passa la seconde, entendit le moteur diesel cahoter, entendit le grincement de l’essieu, le grondement d’une bécane qui doublait par la gauche, le bruit des embouteillages, d’un poste de radio, des gaz d’échappement, des nuages, des oiseaux, c’était comme l’atmosphère qui m’entourait, c’était là, sans consistance, et la voiture de devant se mit à freiner et j’attendis la dernière seconde pour écraser la pédale de frein et je continua à contempler les nuages qui me rappelaient un vieux tableau, hermétique à toute réflexion autre que celle qui déclenchait la rigolade dans mon cœur. Je repensais à tout ce qui manquait pour être vraiment bien, et puis je me disais qu’au fond c’était vachement bien comme ça et qu’on pouvait baigner sa vie dans la rigolade sans la noyer, alors je me regardait dans le rétroviseur, voyant ma gueule et mon esprit vivant et ma vie qui allait dans le sens où je voulais qu’elle aille, et j’appuyais sur l’accélérateur, changeais éventuellement de file et renforçais mon mur intérieur, un mur que j’avais bâti ma vie durant et que j’arrivais à maintenir en place, un mur qui empêchait le monde extérieur de fondre sur moi en balayant mon insouciance, un mur qui me coupais aussi du monde, de la réalité de la vie, et j’appuyais sur l’accélérateur et sifflais un air de blues.
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Après une nuit sans sommeil, le jour m’ensoleille.

Houla merde, reste plus que 4h30 avant que le réveil ne sonne. Je vois ça d’ici. À coup sûr, j’aurai la tête à l’envers, hein, du genre de celle qu’on arbore quand on est tiré du néant avec la violence cruelle d’un vieux son strident, et que même si c’est un paradoxe corporel, j’aurai la tête dans le cul et ça me mettra hors de moi.

À coup sûr, la pluie cessera de tambouriner la vitre, cédant la place à une brume épaisse chargée d’odeurs qui te retournent le bide tellement t’es crevé. Tout semblera d’une étrangeté implacable et pourtant rien n’aura vraiment changé. À coup sûr, je vais encore m’endormir assis, la tronche vide de souvenirs, de pensées, et de mémoires, juste avec mon petit rêve récurrent, celui où je me retrouve dans un environnement net, clair, et sans passé, le genre d’endroit où je me repose sur du propre, du tout doux, tu sais, le genre de rêve où je renais.

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