La raison est prisonnière quand les passions se déchaînent.

il était une fois deux femmes…

Il y a maintenant deux mois qu’elle a rencontré son amie. Dans un bar assez bondé, et sur fond de Depeche Mode, ça l’a pris environ un quart de seconde pour tomber amoureuse. Problème : elle ne sais pas séduire, paraît-il qu’elle ressemble à une grosse beauf avinée quand elle tente des approches qui lui semblent efficaces mais ne sont que gauches et pénibles. Précautionneusement, elle est donc restée à distance, son regard qui se croyait discret toujours fixé sur elle, à quelques mètres de là.

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Elle ne saurais dire si ce sont ses immenses yeux bleus qui l’ont envoûtée ou plutôt la grâce de son cou. Finalement, avec la confiance que lui avait donnée l’alcool qui s’écoulait alors joyeusement dans ses veines, elle s’est décidée, en partant, à lui demander son numéro, comme ça, au cas où. Puis, calée dans un taxi, lovée dans ses vapeurs éthyliques, elle as enfin osé lui parler, par SMS, comme une ado un peu intimidée, avec le cœur qui palpite en attendant son éventuelle réponse.

Et elle lui a répondu. Et elles se sont revues. Et, autour d’un premier dîner, elles se sont parlés, parlés, parlés, jusqu’à plus soif et jusqu’à la fin de la bouteille de vin .

Dans le fond, ça ne change rien, enfin elle crois. Elles frissonnent pareil quand elles s’embrassent. Le contact de sa bouche la fait chantonner doucement, comme tout le monde, enfin elle pense… Comme tout le monde, elles sortent dans des bars, elles se présentent leurs potes, elles échangent films et musiques préférés, on discute de politique, de religion et du sens de la vie en général.

 La seule différence c’est que l’autre soir, en sortant d’un bar, et alors qu’elles se raccompagnaient au métro, leur baiser a choqué. Toute perdue dans cette chaste étreinte, elle n’a pas vu d’où, de qui ça provenait. « Salope, c’est dégueulasse, vous avez pas honte ? », une petite pluie d’invectives disparates mais glaçantes, comme une sale bruine qui te refroidit jusqu’à l’os…

Elle ne sais pas si elle s’est sentie plus fâchée ou plus triste. Les insultes sexistes, qui s’adressent à elle seule, elle sait gérer, elle as du répondant, pas de souci. Mais qu’ils puissent dire ça de sa compagne, avec son grand sourire, son cou si doux, ses yeux si bleus. Ça la rendais malade. Tout cela participe de la même atmosphère putride, où les langues se délient et permettent aux haines de se concrétiser.

J’étais près d’elle un soir, pour lui expliquer l’homophobie, et ne pas tendre l’autre joue, si quelque fâcheux facho venait à pointer le bout de son intolérance. J’ai un peu peur, bien sûr, de ne pas trouver les mots. Mais je suis convaincue qu’il est temps qu’elles soient bien dans leur peau, Que les anti égalité, aux réacs, aux salauds, et à ceux qui, dans les rues ou à l’Assemblée oublie que l’on parle de sentiments…que les Hommes et leurs lois déversent en souriant leur venin dégueulasse.

Je n’irai pas cueillir des fleurs, je t’emmènerai à leurs côtés.

Pendant que tu es au bureau, dans le village d’écuisse avec des plans recouvrant ton espace de travail et un visage fatigué, j’erre un peu dans les rues de lyon, en voulant désespérément dépasser mon ombre. Je me souviens du visage de cette fille quand dans les rues de cette ville française, elle m’avait dit des mots qui pansent.

Pendant que tu es au bureau, je dérive sur des rêverie, quittant mon environnement bruyant pour je ne sais plus trop où.

J’aimerais un peu m’asseoir et regarder près de toi la tour eiffel qui s’éteint et s’allume et ce serait tellement fabuleux de regarder tes yeux qui s’éclairent et s’allument.

Pendant que tu es au bureau, qui te prend tes forces peu à peu, je rêve a nos vies suspendues l’une a l’autre, je rêve que nous sommes aussi dans les rues de rome.

ROMEParfois, souvent, je me demande encore ce que je fais là, spectateur de ma propre attente, parfois, souvent, je me demande.

Et puis je te vois danser sur les hauteurs des gorges de l’ardèche, ton corps  danse dans la valse du mouvement, et puis je te vois descendre la rue du pont d’arc. Et t’exclamer, et je sais que ce n’est pas une attente, mais un vécu. Ce n’est pas une vie sans toi.

 

Pendant que tu es au bureau du chantier, je te regarde frôler mes rêves.

Je ne t’attends pas puisque tu es déjà la.

Je ne t’attends pas puisque tu es toujours là.

Partir sans jamais s’apprêter à le faire. Partir par surprise. Partir au hasard. Partir sans le savoir.

J’ai toujours aimé les voyages « improvisés ». Ceux où l’on prend un billet d’autoroute, un avion, ou à deux voitures et on file vers une destination quelconque. Quelconque, mais de rêve…

Le temps de profiter une dernière fois des magnifiques paysages d’Ardèche, d’admirer un dernier coucher de soleil aux couleurs flamboyantes, de chercher du regard les petits poissons dans la rivière et notre voyage se conclut.

Le Gîte a été vidé et nettoyé, il ne reste que nous, et nos rires au coeur des gorges.

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Cinq jours a avoir profité de la fraicheur de l’Ardèche et d’une amie, pour re-visiter Vallon pont d’arc en profondeur, de jour comme de nuit  et c’est déjà l’heure de reprendre la route en direction de la région lyonnaise qui nous promet grisaille et pollution.

Le bilan de ce voyage viendra dans quelques temps et il sera forcément positif. Nous avons encore du mal à réaliser le nombre fantastique de paysages qui nous attendent, d’animaux à observés, de rencontres fugaces et surtout de moments partagés entre ami.

Je ne sais pas vous, mais moi mon libre arbitre, j’essaye de le respecter au mieux de mes possibilités pour éviter les « nervous breakdown », psy et autres charlatans… C’est mon luxe. Alors j’écrit et je monte un mini-Movie de vacances.

http://petzouille.pagesperso-orange.fr/ardeche13/index

Compter les grains de sable sur la plage blanche; Gouttes de sel dans l’amer.

L’Ardèche et ses paysages magnifiques, l’Ardèche et son climat doux.

Je trépignais de ces vacances, les attendant avec une impatience de petite garçon avide. Plusieurs semaines sans réels congés, plusieurs semaines à en rêver, à l’idéaliser, excessif que je suis.

Je pourrais faire un délicieux album rempli de tout ces paysages quasi déserts et sauvages, de tous ces kilomètres en break à deux, cheveux aux vents. Tous ces moments de douce proximité, où rien d’autre n’importe que de se perdre dans les yeux de l’autre, où l’autre se perd dans votre corps, oubliés par le corporate glouton et la routine grise de l’hiver.

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Cinq petits jours à dormir, barbecue, rando, glaces, bronzer, balader le cœur léger, main dans la main, à couper enfin les connections et libérer des tracas nos petits cœurs lourds et en rire finalement. Profiter ensemble de ce privilège réservée à ceux qui ont la chance d’avoir les moyens et aucune vacances scolaires à considérer.

Sentir qu’on a une place réservée, et se lâcher, renifler chaque parcelle de sa nuque et la caresser, toucher et la regarder. Laisser débouler les influx du désir, à tout moment. Légèreté, insouciance et apéros.

C’est comme ça que j’ai vécu en partie ses vacances.