Je lui écris des vers pour qu’elles y boivent mes paroles.

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Elle est tombée amoureuse
Elle s’est relevée âme heureuse
Elle s’est couchée langoureuse
Elle s’est levée langue heureuse

Ta petite tête vient se frotter contre la mienne, elle finit par se caler dans mon cou comme pour y trouver refuge.
Tu effaces par ce geste tout ce que le monde a de mauvais, comme si le fait de te blottir contre moi nous enfermait dans un cocon d’insouciance. Il ne reste à cet instant que nous deux et la douceur de tes cheveux de femme qui glisse sur ma peau, tes petits doigts qui enserrent les miens et tes yeux curieux de tout.
Tu me regardes.

Ton visage s’illumine alors d’un sourire instinctif, indispensable, tes yeux se plissent et ton visage prend des airs d’universalité.

Tu me tapotes sur le torse, je suppose que ça veut dire que tu es heureuse, ici avec moi. Je me rends compte combien ces moments sont précieux, je les sais évanescents et moi si éphémère.

Oublions ce qu’il adviendra. Profitons de maintenant, de cet instant où tu te frottes les paupières rongées par le sommeil auquel tu tentes en vain de résister. Tes petits yeux se ferment pour de bon, ton souffle se fait plus profond.
Je tiens à toi.

Une soirée, une campagne, une histoire: Soirée des R&T d’Auxerre.

Notre voiture progresse lentement dans un chemin de terre, les formes opaques des collines de Vermenton dessinent des masses sombres et inquiétantes. La seule lumière présente est celle du plafonnier, jaune et diffuse de ma défunte 206 HDi.

De temps en temps, on s’arrête, on coupe le moteur, et on tente d’entendre l’écho des guitares dans la nuit qui nous guiderait sur le chemin de ce qu’on appelle d’ores et déjà une glandouille partie. Une lumière fragile clignote répétitivement et provoque des cris de joie, on y est, plus que quelques centaines de mètres.

On croise d’autres voitures de temps en en temps, et, à flanc de colline, en face, des phares en pointillés tracent un bandeau noir, comme une piste d’atterrissage. On ne tient plus en place. Ça fait un moment qu’on tourne en rond, le coffre chargé, l’euphorie commence à faire effet.

Arrivés sur place les amis peuplent un parking sauvage en pleine lisère de forêt.
Un comptoir à alcool est improvisé dans un coffre de voiture ouvert.

Un vendeur à la sauvette crient à qui veut l’entendre des « COLOMBES BLAAAANCHE » « SUPERMAN »…
On ne tient plus, on veut danser, chanter, manger, dormir, courir, hurler… On passe devant quelques gars qui prépare un barbecue de la taille d’un buché… Et, on s’enfonce dans une grande tente.
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 Sourire aux lèvres, corps trépidant de vivre des moments enfiévrés et de se perdre dans les rythmiques musicales. On oublie tout, on a l’impression de vivre un truc unique à chaque fois, d’être une communauté de glandouilleur de R&T d’Auxerre 2009, c’est notre conviction.
Les heures passent mais je ne m’aperçois de rien.

La tête penchée en arrière, le regard tourné vers un ciel scintillant de millions d’étoiles, mon corps se détend, l’esprit aussi. Je ferme les yeux, et dans une grande inspiration, je sens mon coeur prêt à éclater. Sous ma peau, des picotements dessinent un sourire représentatif de la joyeuse défonce que je suis en train de vivre.

Je me suis réveillé frigorifié, frémissant, la peau sale, les yeux vitreux, (la mâchoire serrée). Ma carcasse endolorie marche droit vers un soleil inquisiteur, je me sens coupable de quelque chose d’indicible. C’est la descente, le bad trip fait son entrée.

Le premier baiser est un échantillon d’amour, mais il n’est pas gratuit.

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Elle n’est pas pour toi… Cette rengaine comme un grésillement.
Un simple regard, deux mains qui se frôlent, un parfum iodé, quelques mèches blondes, un sourire qui en dit long, il en a fallu de peu et c’était une tragédie. Un bon vieux Flaubert ou du Shakespeare, la liaison qui te plonge la tête bien profond au fond du bain.

On a le don pour se retrouver là où il ne faut pas, aller droit dans le mur, se faire prendre bien fort le coeur. Ça n’a pas commencé et ça fait déjà mal, croiser l’envie et elle contamine, cette petite salope. Elle est tout ce qui rend dingue juste parce qu’on ne peut pas l’avoir, parce qu’elle ne court pas après, regarde à peine mais juste comme il faut, vers un corps, une odeur, un souffle. Elle est prétentieuse, compliquée, presque hautaine et on adore ça.

Elle est un démon dans un corps parfait, sculpté, affûté, qui ne laisse aucun survivants, ni le cerveau, ni la chair, tout y passe. L’envie c’est toi, c’est moi. C’est nous qui la nourrissons. Il suffit de fermer les yeux.
Et c’est pire. Elle nous bouffe.

Ma Femme veut que je la fasse rêver. Je lui ai donné un somnifère, là elle dort. J’espère que ça marche.

Pendant ce temps là, parlons Sport Méca.
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Bien sûr, nous avons tous nos propres raisons de suivre les sports mécaniques, et cela commence par une certaine fascination pour les marques, les teams et les véhicules, quels qu’ils soient. Leur simplicité pure, ou au contraire leur sophistication extrême. Leur caractère innovant ou ramenant à de bons souvenirs d’antan. Leur allure, leur son, leur odeur.
 
Mais ce qui rassemble aussi clairement, dans les temples que sont les circuits, autour d’un verre ou derrière les types d’écrans toujours plus variés, c’est, pour beaucoup, le facteur humain de la compétition. L’erreur. L’incertitude. La prouesse. L’échec. Le décrochage. Le comeback ! La fougue. La sagesse. Les émotions. Le collectif. L’individuel. La petite phrase ! Le rictus. L’essoufflement dans la communication radio. L’implacable démonstration. La contre-performance. L’excuse. La passion. L’ironie. En un mot, l’humain.