J’ai le vin mauvais de l’ivresse désœuvrée.

Il n’y a plus de place pour les choses douces, plus d’intérêt pour la poésie, un certain dédain pour la subtilité. Nous sommes entrer dans l’ère de l’outrance, de l’expression affirmée, une société de l’émotion dans laquelle il est de bon ton d’avoir un avis tranché, excessif, provocateur. Comme si être plus mesuré, réservé, faisait de vous une personne lâche et molle. Pourtant, je crois en la force de la réflexion douce. J’ai foi en son pouvoir. Elle est peut-être moins clinquante, moins impressionnante, mais sa conclusion a un impact beaucoup plus cohérent et juste que le cri spontané de la colère.

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Dans ce monde, il y a rien de plus singulier que de réfléchir tout seul, autocentré, les yeux fermé, dans une petite pièce, avec le sourire aux lèvres, allongé sur un matelas, les bras le long du corps, enfin tu vois l’horizontalité du genre. j’ai parfois ces moments de réflexion, Versatile. Instable. Cyclothymique. Déséquilibré. Des réflexions qui marchent avec des béquilles qui n’ont pas la même longueur, haha, d’un genre boiteux, qui tourne en rond. Genre pas fini. Indéterminé. Diffus. Tout ça. Moi naïf comme tout je pensais vivre dans du concentré d’humanité. Je me trompais connement. Tu vois un coup je me marre de la condition humaine, un coup j’en chie. Le reste du temps, j’hausse les épaules, expression corporelle de détachement intellectuel, réflexe primitif d’autodéfense mentale, soubresaut inné homologué par les fatalistes, façon élégante d’épousseter les turpitudes existentielles qui nous plombent sans trop ouvrir ma gueule ; parce qu’il y a des circonstances où l’intelligence c’est de la fermer.  Il y a des situations où le bon sens c’est de baisser le regard et de caresser ses pompes, sans faire trop de bruit. Pour sûr qu’à la place j’aurais pu faire des esclandres, gueuler comme un putois.

Le personnes qui accordent si peu d’importance à la vie, j’aurais peut être dû vous cracher des haïkus dévastateurs, vous ébranler du fondement, vous évider du non-sens en vous récitant du Verlaine, de l’Apollinaire ou du Tolstoï, nettoyer à la culture. Mais je me dis qu’on change pas le monde avec des mots. On le change avec des morts.

 

Apprenez à écouter ceux qui savent fermer leur gueule. Je vous l’accorde, faut avoir l’oreille fine.

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Si t’es tombé(e) sur cet article, on ne va pas se mentir, c’est que t’as pas l’état d’esprit le plus bosseur qui soit si tu es dans tes heures de travail. En général, on ne tombe pas trop sur ce genre d’article par hasard, tu vois ? Si t’es en train de lire ces lignes, c’est que tu as consciencieusement tapé le mot glandouille wordpress ou petzouille dans ton moteur de recherche par exemple. Ou que la vue de l’illustation a attiré ton attention. Toujours est-il que t’es là. Avec, j’imagine, une pelletée de problèmes que dans ma propre réalité, je suis bien incapable d’imaginer…

 

Tu as, de ton point de vue, toutes les raisons de mettre un terme à cette lecture qui t’ennuie. Oui, quand on commence à se préoccuper de stopper l’expérience, c’est que les choses sont sérieuses. Et que les activités qui t’occupent ne sont pas fictifs, loin de là.

 

Tu vois, je ne vais pas te faire la morale. Je ne te connais pas. Je ne vais pas te sortir des niaiseries du genre que la vie est trop belle, que les papillons chantent parce qu’au moment où j’écris ces mots, je suis plutôt bien loti par la vie. Il suffit d’une seconde pour qu’une vie bascule. C’est pourquoi, non. Le discours que je vais te tenir ne va absolument pas s’articuler autour de cet axe. Et j’ai bon espoir que personne ne t’ai encore jamais parlé comme je vais te parler. Parce que crois moi, je vais essayer d’y foutre mes tripes. Pas pour te culpabiliser. Pas pour tenter de te manipuler. Non, je vais te parler vrai. Et si à la fin de cette lecture, t’as toujours pas envie de lire la suite, alors file profiter de la nature, sinon c’est par ici !

J’ai besoin d’un café, fort comme les coups du lit contre le mur.

Le rythme est effréné, rien de mieux pour ne plus se poser de question, vivre les choses en balayant tout sur son passage.

Il est peut être 3h du mat « et que ne durent que les moments doux », j’ai ce refrain dans la tête et ses doigts dans ma bouche, la place de l’église est déserte, on se perd dans ces rues qui se ressemblent toutes, des restaurants vides, des chaises et des tables empilées, des rires au loin, un porche comme un refuge à notre envie, quelques minutes pour que nos bras s’emmêlent, nos fluides se mélangent, Je la serre si fort qu’on pourrait croire que je suis en entrain de lui faire du mal.

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Vivre nos soirées dans un temps accéléré comme si c’était une dernière nuit, entre la plage de sable et nos 2 Kg de Kouign amann, ne se souvenir des détails que dans la narration le lendemain, allongés l’un contre l’autre comme un vieux couple qui se remémorent une folle jeunesse. Nos frasques sont totalement puériles, prendre de petits risques pour se faire peur et courir comme deux voleurs aux mains vides.

Ce soir, c’est le manque qui écrit, je ferme les yeux pour revivre son goût dans ma bouche, mes mains qui malaxent ses seins comme un apprenti boulanger, écrire pour ressentir encore et encore. Il n’y a pas de fin à mon plaisir, je l’entretiens de mots vrais ou faux, vécus ou fantasmés.

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Tout ici n’est que mélange, il n’y aurait pas ces dizaines de photos dans mon téléphone que j’en arriverais presque à douter.

Je savoure la dernière cuillère de ce yaourt à la vanille en écoutant John Newman un petit goût de ma brune endiablé dans la bouche.